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Congres Marseille 2014

Marseille, 2-6 juin 2014 : 48ème Congrès de la CFDT : Carnet de voyage

La presse de la confédération et de la fédération (CFDT Magazine, Journal Interco, Syndicalisme Hebdo pour les plus chanceux) ne manquera pas de faire un compte-rendu détaillé du Congrès confédéral. Dans cet article, juste quelques coups de projecteurs de la délégation Interco 44.

« Ici, c’est pas pareil »

C’est avec ces mots que les congressistes ont été accueillis (avé l’accent) par le secrétaire de la CFDT Provence Alpes Côtes d’Azur (ne jamais dire PACA !). Oui, avouons-le d’entrée de jeu, la délégation Interco 44 est allée à la plage - un peu -, sur le Vieux Port - surtout le soir - et sur les hauteurs de Notre-Dame de la Garde - pour les plus courageux. Oui, il faisait beau et chaud tout le temps. Oui, la Méditerranée était intensément bleue. Oui, là-bas, ce n’est pas pareil que la Loire Atlantique !

Un Congrès avec des morceaux de jeunes dedans

La délégation d’Interco 44 se composait de 5 personnes : Guillemette Favreau, Emmanuel Joubert, Vanda Nunes et Patrick Pégé. J’étais le 5ème membre de l’équipage en tant que « jeune » (moins de 35 ans). En effet, la Confédération avait proposé de prendre à sa charge la participation de 500 jeunes à ce Congrès... nous étions finalement 250. De quoi nous interpeller collectivement.

« Le patronat ne nous mérite pas »

Beaucoup de syndicats sont intervenus sur les Accords Nationaux Interprofessionnels : 10 ont été signés en 4 ans ! Très peu ont exprimé un désaccord sur le fond, mais beaucoup ont exprimé leur inquiétude face à l’investissement militant que demande leur mise en œuvre à l’échelle des branches et des entreprises. Et ce que cela questionne en termes de temps syndical, d’organisation et de finances. Faut-il faire une pause pour autant ? Non, répond Laurent Berger en défendant le « syndicalisme d’engagement » de la CFDT avant de distribuer les mauvaises notes : « Devrions-nous attendre que le patronat comprenne l'intérêt du dialogue social ? Attendre que l'ensemble du monde syndical soit devenu réformiste ? Attendre que le président de la République soit populaire et la majorité parlementaire unie et acquise à nos positions ? Non, l'urgence sociale ne saurait attendre. » Et d’interpeller le gouvernement et le patronat sur leurs engagements sur le pacte de responsabilité. Soupir de notre secrétaire général reprenant le bon mot d’un syndicat à la tribune : « Le patronat ne nous mérite pas ». Pendant 5 jours, les qualificatifs n’ont pas manqué pour parler du chemin emprunté par la CFDT : « étroit », « périlleux », « escarpé », …

Des fonctionnaires un peu moins à la fête

Difficile en revanche de parler d’acquis pour la Fonction Publique sur les 4 dernières années entre la RGPP, la MAP, la loi MAPAM, le gel du point d’indice, etc. Le ton était plutôt à tirer la sonnette d’alarme sur la situation des agents publics avec les interventions des syndicats Interco et Santé Sociaux. « Le service public n’est pas un problème mais la solution face à la crise » a martelé Laurent Berger dans sa réponse. Le mercredi, une table ronde sur la Fonction Publique a chauffé les troupes pour les élections professionnelles de décembre 2014.

Thérapie collective sur GASEL

« Nous avons failli ! » a reconnu Laurent Berger dans sa présentation du rapport d’activité en évoquant les graves dysfonctionnements de GASEL, le logiciel de gestion des adhérents mis en place depuis 2 ans. De (trop) nombreux syndicats ont enfoncé le clou, certains sur le registre de l’humour, d’autres sur un ton plus polémique. Passées la quinzième intervention sur GASEL, il fallait de la conviction à l’orateur pour s’attirer autre chose que des soupirs de la part de la salle.

Besoin d’Europe !

Face aux résultats des élections européennes du 25 mai marqués par la montée des populismes, plusieurs intervenants, Laurent Berger en tête, ont répété que c’était bien le « manque » d’Europe qui empêchait de sortir durablement de la crise. La table ronde du troisième jour sur les régulations mondiales a démontré que l’Europe était la bonne échelle pour peser dans la mondialisation. Une énergique militante CFDT au Comité d’entreprise européen d’Alcatel a souligné à la fois les limites de ce type d’instance tout en défendant la nécessité d’une action syndicale qui dépasse les frontières pour agir au sein des entreprises supranationales.

« Un nouveau modèle de développement porteur de progrès social pour tous »

C’est l’ambition de la résolution générale, approuvée à 87 %. Ce bon score ne doit pas faire oublier les débats sur les 18 amendements proposés. Ils ont mis en avant des divergences d’analyse sur des enjeux tels que la prise en compte des enjeux écologiques, la maîtrise des dettes publiques, la construction européenne, nos pratiques syndicales, la politique familiale, les différents temps de la vie, etc. Et de clarifier les positions de la CFDT.

50 ans en 2014, 100 ans en 2019

Le Congrès a fêté les 50 ans de la transformation de la CFTC en CFDT. Pour l’occasion, les anciens secrétaires généraux de la CFDT étaient de la partie : Edmond Maire, Jean Kaspar, Nicole Notat, François Chérèque. Avant de fêter cet anniversaire en musique, le Congrès a voté à une écrasante majorité la réécriture du préambule et de l’article 1er des statuts de la CFDT, inchangés depuis 1964. Avec cette actualisation, la CFDT démontre qu’elle est toujours en phase avec les réalités contemporaines et les aspirations des travailleurs. Dans 5 ans, 2019 marquera les 100 ans de la création de la CFTC : la CFDT aura donc 100 ans. Rebelote !